Souriez, vous êtes filmés !
- La Ligne 3
- 6 déc. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 déc. 2019
La reconnaissance faciale est depuis peu devenue obligatoire pour tous les possesseurs de nouveaux smartphones. Cette décision de Pékin vise à renforcer la sécurité de la population et faciliter le quotidien des forces de l’ordre.
Ce n’est pas nouveau, la Chine est le pays par excellence de l’expérimentation des nouvelles technologies. Il y a quelques mois, des tests de reconnaissance faciale avaient été réalisés dans les rames de métro de Jinan afin de développer une nouvelle technologie : payer par reconnaissance faciale. D’autres villes ont adopté le système, et pas forcément de la manière la plus discrète. Comme à Shenzhen, où les visages des piétons trop pressés au feu rouge apparaissaient sur grand écran. Une avancée qui peu paraître quelque peu futuriste mais qui fait désormais partie intégrante du quotidien des Chinois.
Depuis maintenant presqu’une semaine, les personnes achetant un nouveau smartphone dans un magasin en Chine devront obligatoirement se faire enregistrer par reconnaissance faciale. Cette technologie est utilisée aussi bien à des fins de sécurité que pour des usages beaucoup plus courants de la vie quotidienne tels que payer les courses, acheter un ticket de métro ou encore faire des achats sur le web.
Le gouvernement contrôle de plus en plus le cyberespace ainsi que les réseaux sociaux. Il prévoit également que tous les opérateurs mobiles se mettent au pas. Parmi les nombreux avantages, cette technologie viserait à empêcher le trafic de cartes SIM ainsi qu’à éviter toute opération frauduleuse sur le web qui peuvent impliquer une usurpation d’identité et donc écarter tout type d’arnaque et d’escroquerie.
Si cette technologie comprend beaucoup avantages, tout système comprend des failles et de nombreux chinois commencent à s’inquiéter du respect de leur vie privée. La reconnaissance faciale est déjà largement utilisée, en particulier pour les transactions financières. Mais le projet « de crédit social » visant à consigner numériquement l’identité de tous les citoyens commence à inquiéter et des recours en justice sont introduits. C’est le cas de Guo Bing, professeur à l’université Zhejiang Sci-Tech, qui affirme que son visage a été scanné, sans son consentement, alors qu’il visitait un parc safari à Pékin. Une plainte pour non-respect de la loi sur la protection des droits des consommateurs a alors été introduite.
Il ne s’agit certainement pas d’un fait isolé et les questions sont nombreuses quant au respect de la vie privée, mais pas que ! Jusqu’où la reconnaissance faciale va-t-elle envahir le quotidien ? Et le gouvernement scanne-t-il les moindres faits et gestes de la population ? Cette technologie, aussi sécurisée soit-elle, va inévitablement soulever l’enthousiasme des complotistes. Mais toute innovation ouvre diverses perspectives : le meilleur et le pire, comme peut-être en Chine ?
Céline Bougard
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